ITF - WHEN CRISIS MANAGEMENT BECOMES CRISIS EXPLOITATION, WE MUST SPEAK UP
02/11/2020
BEYOND THE LIMIT
How Covid-19 corner-cutting places too much risk in the international shipping system
International Transport Workers’ Federation - Maritime Safety Committee - September 2020
LORSQUE LA GESTION DE CRISE DEVIENT UNE EXPLOITATION DE CRISE, NOUS DEVONS PARLER
En tant que membres du comité de sécurité maritime de l'ITF, nous avons des
décennies d'expérience dans l'industrie du transport maritime international, en
particulier dans le développement et l'application de conventions et de normes
qui préviennent les dommages aux personnes et à la planète.
Il est de notre devoir, en tant que représentants des gens de mer, de rédiger
ce rapport, car ce dont nous sommes témoins en ce moment nous cause une extrême
inquiétude. En toute bonne conscience, nous ne pouvons pas être complaisants et
permettre que la sûreté et la sécurité des gens de mer soient menacées.
Nous espérons qu’en attirant l’attention sur les catastrophes imminentes au
sein de notre industrie, l’attention internationale imposera une pause et une
réflexion, afin d’éviter des dommages inutiles aux deux millions de marins du
monde, au public et à notre environnement marin.
La pandémie de Covid-19 a jeté le monde dans le désarroi. Et l'industrie du
transport maritime international ne fait pas exception.
Les niveaux d'effectifs ont été réduits car l'équipage devient difficile à changer et à se rafraîchir; les heures de repos sont ignorées et remplacées par des heures de travail non rémunérées et des performances de conformité; les systèmes essentiels à l’exploitation sûre de la flotte mondiale de navires ne sont pas pris en compte quotidiennement par des inspections superficielles à distance. Il s'agit bien sûr de changement d'équipage, mais aussi bien plus que cela.
Notre industrie s'est adaptée et a dû
se débrouiller compte tenu de la nature sans précédent de la crise actuelle du
Covid-19.
En tant que représentants des travailleurs qui s'engagent chaque jour à
améliorer ces systèmes et ces normes au profit de tous les gens de mer, nous
avons compris les raisons pour lesquelles les armateurs, les entreprises de
transport, les États du port, les États du pavillon et d'autres ont demandé la
flexibilité dans l'application des règles internationales.
Cependant, les interprétations extrêmes de la réglementation et les raccourcis pris par certains dans l'industrie, avec la bénédiction de certains États du pavillon en particulier, sont allés trop loin, pendant trop longtemps. Le plus grand souci est que ces raccourcis risquent de devenir permanents.
Les règles, règlements, normes, conventions et accords internationaux permettent au public, aux gouvernements et aux gens de mer d'avoir confiance dans l'exploitation saine et sûre de cette industrie critique. Chaque règle internationale qui a été créée et adoptée était pour une raison; être un accident; une noyade; un déversement; une mise à la terre; une mort. Ces règles ne sont pas un supplément supplémentaire ou «agréable à avoir». Ils sont la base sur laquelle les gens de mer acceptent d'aller travailler, et les pays acceptent d'admettre des navires dans leurs eaux et milieux marins.
Ce rapport met en évidence les extrêmes auxquels ces règles sont imposées par certains acteurs de l'industrie maritime internationale; pourquoi ces raccourcis sont dangereux pour la santé et la sécurité des gens de mer, la vie humaine et l’environnement marin; et pourquoi nous devons revenir à une mise en œuvre et une application appropriées de ces règles par les États du pavillon et les autorités de contrôle de l'État du port dans l'intérêt de tous.
Nous vous demandons instamment de prendre en compte les conclusions de ce rapport. Si vous êtes un État du pavillon ou du port, réfléchissez à vos responsabilités. Si vous êtes une union maritime ou un syndicat de marins, tirez parti de ces connaissances pour faire pression pour une véritable application dans vos juridictions. Si vous êtes des médias, écoutez nos avertissements et signalez-les au monde, car nous ne lançons pas une alarme aussi grave à la légère.
Branko Berlan, ITF Accredited Representative to the International Maritime Organisation Odd Rune Malterud, Chair, ITF Maritime Safety Committee
https://www.itfglobal.org/en/reports-publications/beyond-limit
WHEN CRISIS MANAGEMENT BECOMES CRISIS EXPLOITATION, WE MUST SPEAK UP
As members of the ITF Maritime Safety Committee, we have decades of experience in the international shipping industry, particularly in the development and enforcement of conventions and standards which prevent harm to people and the planet.
It is our obligation as seafarers’ representatives to compile this report because what we are witnessing right now causes us extreme worry. We cannot in good conscience be complacent and allow seafarers’ safety and security to be put at risk.
We hope that by drawing focus to the impending disasters within our industry that international attention will force pause and reflection, so that we avert unnecessary harm to the world’s two million seafarers, the public, and our marine environment.
The Covid-19 pandemic has thrown the world into disarray. And the international shipping industry is no exception.
Manning levels have been reduced as crew become hard to change and be refreshed; hours of rest are being ignored and replaced with non-paid hours of work and compliance performance; systems crucial for the safe operation of the world’s shipping fleet are being disregarded on a daily basis through superficial remote inspections. This is of course about crew change, but also much more than that.
Our industry has adapted and had to make-do given the unprecedented nature of the present Covid-19 crisis.
As the worker representatives who engage every day to improve these systems and standards for the benefit of all seafarers, we understood the reasons ship owners, manning companies, port states, flag states and others requested flexibility in the application of international rules.
However, the extreme interpretations of the regulations and short cuts taken by some in the industry, with the blessing of some flag states in particular, have gone too far, for too long. Of greatest concern is that these short cuts risk becoming permanent.
International rules, regulations, standards, conventions and agreements are how the public, governments and seafarers can have faith in the healthy and safe operation of this critical industry. Every international rule that has been created and adopted was for a reason; be an accident; a drowning; a spill; a grounding; a death. These rules are not an added extra, or ‘nice to have’. They are the basis on which seafarers agree to go to work, and countries agree to admit ships into their waters and marine environments.
This report highlights the extremes that these rules are being pushed by some players in the international shipping industry; why such short cuts are dangerous to seafarers’ health and safety, human life and the marine environment; and why we need to return to proper implementation and enforcement of these rules by flag states and port state control authorities for the benefit of everyone.
We urge you to consider the findings of this report. If you are a flag or port state – reflect on your responsibilities.
If you are a seafaring or maritime union – draw on this knowledge to push for real enforcement in your jurisdictions. If you are media – hear our warnings and report them to the world as we do not raise such a serious alarm lightly.
Branko Berlan, ITF Accredited Representative to the International Maritime Organisation Odd Rune Malterud, Chair, ITF Maritime Safety Committee